La paroisse Saint-Antoine des Quinze-Vingts au fil du temps
1204, Le refuge pour filles, fondé vers 1190 par Foulques de Neuilly, est érigé en abbaye par l’évêque de Paris, Eudes de Sully. En 1206, la nouvelle abbaye, située alors dans la paroisse Saint-Paul, est incorporée à l’ordre de Cîteaux, et bénéficie désormais du privilège de l’exemption. L’abbaye entre très vite sous la protection royale : en 1215, Louis VIII fait don des terrains voisins, et, en 1227, saint Louis confirme les privilèges de la maison qui est qualifiée d’abbaye royale.
1215, À l’issue d’un conflit qui oppose les religieuses au curé de Saint-Paul, le desservant de la chapelle des religieuses reçoit l’exercice des droits curiaux sur l’enclos conventuel, mais aussi sur les domestiques et sur les laïcs qui y sont établis. La chapelle Saint-Pierre, construite à gauche de l’entrée principale en bordure de la route dans les années 1210-1211, aux frais de Robert de Mauvoisin, qui y fit élection de sépulture, sert d’église paroissiale pour l’enclos jusqu’à la Révolution. C’est dans cette chapelle que les corps des rois et reines de France étaient déposés, après leur décès à Vincennes, avant d’être transportés pour un service solennel à Notre-Dame puis à Saint-Denis.
1233, 2 juin, consécration de l’église abbatiale, placée sous le vocable de la Vierge et de saint Antoine, par l’évêque de Paris Guillaume d’Auvergne, assisté des évêques de Cambrai et de Meaux, en présence des évêques de Chartres, de Noyon, de Soissons, de Senlis et de Châlons, mais aussi du roi Louis IX (saint Louis), de sa mère Blanche de Castille, et de son épouse Marguerite de Provence.
1652, 2 juillet, bataille du faubourg Saint-Antoine Pendant la Fronde, l’armée royale, menée par Turenne, affronte l’armée des princes, menée par Condé. Une batterie de canons a foudroyé les troupes de Condé depuis Charonne. Le désastre s’annonce mais la duchesse de Longueville, montée sur la Bastille pour galvaniser les troupes frondeuses, fait retourner les canons contre l’armée royale, dont un rang de cavalerie est emportée. Le prince de Condé se réfugie à Paris. Mais les bourgeois parisiens choisiront de soutenir le roi.
1653, 12 février, bénédiction solennelle comme abbesse de Madeleine Molé, issue d’une grande famille de magistrats.
1657, privilège royal autorisant les artisans du Faubourg à travailler sans lettres de maîtrise ni contrôle des corporations.
1674, création par Mme d’Aligre, abbesse de Saint-Antoine, de l’hospice des enfants-trouvés.
1725, 14 juillet, pillage des boulangeries du faubourg par la population affamée.
1777, 17 février lettres-patentes du roi autorisant l’installation d’un marché sur le terrain vendu par l’abbaye. Il est construit en 1789 sur les dessins de l’architecte Lenoir. D’abord appelé « marché Saint-Antoine », il prend par la suite le nom de « Beauvau », en l’honneur de la dernière abbesse, la princesse Gabrielle-Charlotte de Beauvau-Craon (abbesse de 1760 à 1790).
1780, déménagement de l’hospice des Quinze-Vingts dans l’ancienne caserne des Mousquetaires noirs.
1790, 13 février, suppression des ordres contemplatifs et de l’abbaye Saint-Antoine par l’assemblée constituante.
1791, 4 février, création de la paroisse Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts dans l’abbatiale.
1793, la chapelle de l’hospice des Quinze-Vingts est louée à un marchand de charbon.
1795, 17 janvier, création de l’hospice de l’Est ou hôpital Saint-Antoine dans les bâtiments de l’abbaye.
1796, fermeture de l’abbatiale, mise en vente par le décret du 3 Vendémiaire an V et démolition des bâtiments.
1798, 12 juillet, vente des terrains de l’abbaye en cinq lots, ouverture des rues actuelles de Chaligny, de Cîteaux, Crozatier et du boulevard Diderot.
1799, reprise du bail et restauration de la chapelle des Quinze-Vingts par l’abbé Dubois.
1800, réorganisation de l’hôpital des Quinze-Vingts par Bonaparte.
1800, 3 mai, bénédiction de la nouvelle chapelle de l’hospice des Quinze-Vingts.
1802, Rétablissement du culte catholique après le concordat.
1802, 7 mai, (17 Floréal an X). Claude Charles Deligny Laquesnoy est nommé curé de Saint-Antoine. La paroisse partage la chapelle de l’hospice des Quinze-Vingts avec l’hôpital.
1804-1815, François-Michel de La Planche, curé de Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts.
1805, 18 février, visite du pape Pie VII à la chapelle.
1809, 12 octobre, un arrêté du préfet de la Seine stipule que la ville de Paris loue officiellement la chapelle de l’hospice pour abriter provisoirement le culte paroissial.
1818-1823, La paroisse reste sans curé et manque de disparaître
1830, 28 juillet, Révolution de juillet, violents combats.
1831, 27 juillet, Pose de la première pierre de la colonne de Juillet par Louis-Philippe, les morts de juillet resteront gravés sur le bronze.
1840, 4 septembre, émeute dans le quartier des Quinze-Vingts.
1847-1853, construction de la première gare de Lyon.
1848, 26 février, émeutes et proclamation de la République. 4 mars, transfert des cendres des victimes de la répression dans les caveaux de la colonne de la Bastille après des funérailles grandioses à La Madeleine.
1848, 23 juin émeute des quartiers ouvriers, 65 barricades sont dressées au faubourg Saint-Antoine. Le pouvoir exécutif est confié au général Cavaignac.
1848, 25 juin, en s’interposant entre les émeutiers et la troupe, l’archevêque de Paris, Mgr Affre est mortellement blessé et transporté au presbytère, rue de Charenton.
1850, 19 mai, inauguration de la prison Mazas, une prison modèle, qui abritera nombre de prisonniers politiques.
1851, 2 décembre, coup d’État qui mène au second Empire. Le lendemain, le député Baudin est tué sur une barricade.
1856, 23 décembre, bénédiction de l’église Saint-Eloi.
1870, 4 septembre, proclamation de la République. Paris assiégé par les Prussiens puis Commune.
1880, 9 mai, pose de la première pierre de l’hôpital ophtalmologique des Quinze-Vingts.
1881-1898 on adjoint à la chapelle des Quinze-Vingts une chapelle dite des catéchismes et une chapelle de la Vierge, pour élargir l’espace attribué à la paroisse.
1895, on décide de détruire la prison Mazas et d’agrandir la gare de Lyon (inaugurée en 1901).
1898, L’archevêque de Paris, le cardinal Richard, désigne l’abbé Rivière comme curé. Le Conseil de Paris s’oppose à la cession d’un bout du terrain de la prison car ce serait « remplacer la prison des corps par la prison de la pensée ».
1898, L’achat d’une usine au centre du territoire paroissial est possible.
1898-1901, L’abbé Rivière trouve les 400 mille francs nécessaires à l’achat. La Société civile d’Aligre est constituée et le terrain est acheté.
1900, 15 décembre, Remise du dossier de construction.
1901, 12 janvier, Avis favorable de l’archevêque.
1902, 21 février, arrêté préfectoral : l’église reste la propriété de la ville de Paris.
1902, 17 juin, Pose de la première pierre de « la première église du siècle », construite sur les plans d’Émile Vaudremer, architecte de Saint-Pierre de Montrouge (1862), puis de son élève Lucien Roy. On commande seulement les travaux de la façade principale et de la nef jusqu’au chœur et du clocher jusqu’à l’étage du beffroi.
1903, 28 décembre, Bénédiction de l’église, qui peut accueillir 5000 personnes aux messes du dimanche.
1905, Création du patronage du Chantier par l’abbé Rivière et l’abbé Poivrel.
1909, création de l’Institut Saint-Pierre-Fourrier.
1910, 20 janvier-5 février crue exceptionnelle de la Seine, toute la paroisse est sous les eaux.
1910, 9 juin, visite pastorale par Mgr Amette.
1920, Transformation du théâtre François Coppée en chapelle des catéchismes (4H)
1961, Réaménagement du chœur de l’église.
1982, Association du jumelage paroissial -Saint Antoine des Quinze-Vingts à Paris – Sainte Marguerite de Nowy-Sacz en Pologne -baptisée AJUPAM.
1982, 26 mars – 19 avril, hospitalité est donnée aux marchands ambulants Maghrébins et Égyptiens en situation irrégulière, dans la crypte de l’église.
1990, à l’initiative du père Mollat du Jourdin ,après une année d’hospitalité du catéchuménat de Saint-Ambroise dans le 11ème, une équipe autonome se crée à Saint-Antoine.
1991, 10 octobre, création de l’Aumônerie Paul Verlaine (enseignement public) par le père Mollat et l’abbé Hubert Blin, la première présidente est Janine Heduy.
1990, Éric Lebrun est nommé organiste titulaire du grand orgue Cavaillé-Coll de notre église.
1991, Toute la paroisse est à Ecoublay. Naissance des Chœurs de Saint-Antoine et de nombre d’autres groupes.
Les curés de Saint-Antoine depuis un siècle :
1898-1906, abbé Rivière.
1906-1915, abbé Lenfant.
1915-1920, chanoine Fontaine.
1920-1934, chanoine Aigouy.
1934-1952, abbé Albinhac.
1952-1955, chanoine Lacointe.
1955-1973, abbé Ronco.
1973-1983, abbé Jaffray.
1983-1989, abbé Lefranc.
1989-1996, abbé Bernard Mollat du Jourdin.
1996-1998, chanoine Bernard Violle.
1998-2007, Mgr Yves de Mallmann.
2007-2014, abbé Philippe Dumas.
2014- , abbé François Lainé