« Faites du bien à ceux qui vous haïssent » !  Jésus  nous demande de ne haïr personne. Ceux qui nous haïssent, nos seuls ennemis, il ne nous demande pas de les  trouver gentils, mais de vouloir et même de faire leur bonheur.  C’est la juste définition de l’amour, mais elle peut sembler déraisonnable.
Si Jésus ose non seulement  proposer mais ordonner cet amour sans limite, c’est qu’il le répand lui-même dans le cœur de ses disciples. Il nous communique l’Esprit –Saint dont il déborde, l’Esprit en qui se scelle l’amour du Père et du Fils, et nous introduit ainsi dans  la manière d’aimer de Dieu.

Vivre à ce niveau n’est pas une utopie, mais est la prise au sérieux du dynamisme de notre baptême. Certains ont la chance de dire : « Mais je n’ai pas d’ennemis ! ». Il leur reste à laisser le Seigneur continuer d’agir dans leurs cœurs, et de leur permettre, en surmontant peu à peu leur égoïsme,  de regarder tout homme comme image du Christ ; de  regarder chacun comme Jésus le regarde, comme une personne pour qui il a donné sa vie et qu’il appelle à partager l’héritage de la joie éternelle.

Certains, ayant reçu l’offense d’une blessure grave et profonde, penseront au contraire qu’un tel comportement dépasse leurs forces. David leur est aujourd’hui donné en exemple : il n’oublie pas que Saül veut sa mort, mais il respecte la vie  du roi car il est « l’oint » de Dieu. Reconnaître l’autre, même l’ennemi,  comme image du Christ,  ce sera peut-être un travail long et douloureux. Mais l’Esprit-Saint peut transfigurer à ce point un cœur meurtri et lui donner la beauté de l’amour qui est en Dieu. Cet homme apprendra peu à peu à dire avec sérieux : « Pardonne-nous…comme nous pardonnons ».

Mgr Jean-Marie Dubois

Feuille d ‘informations paroissiales du 19 février au 6 mars 2022