Dans l’évangile de Marc, le premier qui confesse de Jésus qu’Il est le Messie est un homme possédé. La prédication de Jésus menace directement l’empire du Mal. Il ne s’agit vraiment pas d’une philosophie nouvelle ou d’une morale humaine, mais d’une force spirituelle qui va disputer la possession du monde. Et ce langage est vraiment nouveau. Il l’était déjà pour ses contemporains qui se disent qu’Il enseigne aux hommes avec  autorité, et non pas comme les scribes, il l’est encore plus pour nous qui ne nous sentons pas vraiment menacés par le mauvais. C’est que nous mesurons mal l’enjeu dans notre monde, qui a réussi à reléguer toutes les réalités spirituelles au rayon de l’accessoire.

Jésus pourtant livre combat à ce niveau. Il ne cherche pas seulement à nous convaincre de le suivre. Il veut aussi nous persuader que nous sommes menacés et que Lui peut nous sauver. Il nous montre par Sa vie même à quelles forces Il s’affronte. Ce ne sont pas des forces psychologiques ou  magiques, que des hommes habiles manieraient pour impressionner des esprits faibles. Ce sont des forces réelles qui enveniment le cœur de l’homme, le rendent cruel, lui arrachant toute pitié pour le pauvre, lui font faire les pires horreurs : torturer un homme, vendre un enfant, spolier le pauvre sans recours…

Il ne faut ni s’aveugler, ni minimiser le mal. Le « prince de ce monde » sait que Jésus est venu pour le perdre. Mais nous, savons-nous assez dans quel combat nous sommes engagés et quelle responsabilité est la nôtre ?

Au début de son évangile, Marc résume la mission en deux points :

Seigneur :

Tu es venu enseigner. Tu le fais en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Les scribes répètent ce qu’ils ont appris des anciens. Ils disent ce qu’ils ont compris de la foi. Toi, Tu parles de ce que Tu vis avec le Père ; et Tu nous dis le projet d’amour que vous avez pour les hommes.

Tu es venu nous délivrer de l’esprit mauvais. Tu nous apportes la liberté des enfants de Dieu. La guérison d’un possédé montre que l’heure de notre libération est arrivée. Cet homme, c’est l’humanité entière. Ce que tu as commencé à Capharnaüm, tu vas le poursuivre tout au long de ton ministère en Palestine. Tu le continues toujours et partout dans le monde par ton Église. C’est Toi qui parles quand on lit dans l’Église les Saintes Écritures. C’est Toi qui baptises, qui donnes la vie divine, lorsque quelqu’un baptise. Oui, Tu es toujours à l’œuvre, Seigneur.

        Donne-nous de savoir t’écouter avec la ferveur des foules de Galilée. Donne-nous le goût de ta Parole : qu’elle soit, pour les hommes d’aujourd’hui, source de lumière et de vie. Viens chasser de nos cœurs l’esprit mauvais qui nous tourmente. Nous sommes prisonniers de l’orgueil, de l’égoïsme, de notre nature abimée par le démon. Par ton Eucharistie tu viens vivre en nous, tu nous fais vivre en enfants de Dieu. Béni sois-tu, Seigneur, pour ce pain de Vie éternelle. Augmente en nous la faim de ce pain.

       Nous formons ensemble l’Église où chacun se situe sous le regard de Dieu dans sa vocation propre, reçue de lui ; une vocation qui met en relation avec Jésus. À chacun de croire à cet appel de Dieu sur lui, à chacun d’y répondre en communion avec tous. À chacun de respecter la vocation de l’autre et de la percevoir comme une grâce pour sa vie.

Père Pierre Fulara

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