En prologue de la Semaine Sainte, nous entendons aujourd’hui le récit de la Passion de Jésus. Comme pour tout passage d’un évangile, nous avons à nous laisser situer parmi les personnages de l’épisode, puisque le même Jésus, aujourd’hui ressuscité, parle, agit, suscite les réactions des auditeurs comme il le faisait alors à Jérusalem.

Lequel serai-je donc, parmi les personnages de la Passion, au long de cette semaine où nous faisons mémoire, jour par jour, heure par heure, de la passion de celui que nous savons ressuscité, vainqueur du péché et de la mort ?

       Il y a la foule des habitants de Jérusalem, capables d’acclamer  Jésus entrant dans la ville, et aussi de crier à Pilate :  » Crucifie-le « . Moi, je peux être aujourd’hui plein de bonnes intentions, et pécher gravement pendant cette semaine.

       Il y a les innombrables pèlerins juifs ou craignant Dieu venus du monde entier pour la Pâque, souvent indifférents aux faits divers de la ville sainte. Pour moi, cette semaine peut se passer soit dans l’indifférence, étant absorbé par la vie quotidienne,  soit dans l’attention à ce que propose chaque jour la liturgie.

       Il y a ceux qui ont décidé de se débarrasser de ce danger qu’est Jésus pour la nation. Aujourd’hui, n’est-il pas tentant d’oublier, de réduire  ou de nier les affirmations de la foi chrétienne, qu’ignore ou que récuse notre société ? Je peux dire, comme Pierre, malgré sa bonne volonté :  » Je ne le connais pas  » ; je peux fuir le combat comme les disciples qui vont se cacher, et laisser ses détracteurs juger son Église, comme l’a fait Judas pour Jésus.

       Il y a aussi Marie de Béthanie, qui offre un parfum précieux pour honorer Jésus ; Simon de Cyrène, qui accepte de participer à la souffrance du Christ ; les femmes, présentes au pied de la croix et  témoignant de leur fidélité ; la Mère, douloureuse comme l’avait annoncé le vieillard Syméon, et gardant l’espérance que, même dans l’expérience de la mort, Dieu est vainqueur.

Qui serai-je cette semaine? La réponse, je la connaîtrai le jour de Pâques. Je pourrai alors verser comme Pierre des larmes de repentir pour une occasion manquée, en évitant de me pendre comme Judas.

Je voudrais plutôt participer à la joie de la fête en confessant :  » Christ, que j’ai contemplé et accompagné, est vraiment ressuscité  » .

Dès aujourd’hui, j’ai à choisir la réponse que je voudrais donner à celui qui m’a aimé jusqu’au bout.

Mgr Jean-Marie Dubois

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