Cette phrase issue de l’évangile doit nous inviter à la réflexion sur notre propre comportement, notre propre appréhension de ce que nous nous disons être juste. Cette réflexion m’est apparu d’autant plus pertinente alors que je lisais un article sur un de mes amis journaliste dans « La Revue des médias » l’article « Le Vatican, c’est le royaume du off » de Mathieu Deslandes.

Ce correspondant de presse permanent au Vatican dit : « Sous Benoît XVI, les réseaux allemands étaient de bonnes sources, (…). Sous François, on se tourne vers les latinos pour mieux comprendre la pensée du pape (… ils disent eux-mêmes) : « Vous, les Européens, vous placez la doctrine en premier, et elle est censée s’appliquer comme une loi. Nous, nous partons de la réalité concrète, on essaye de faire avec, et de tendre vers l’idéal qu’exprime la doctrine. » »

Être juste ; le Seigneur nous indique dans de nombreux textes des comportements de personnes qui se disent justes. Déjà dans le texte de ce dimanche où le pharisien présente ce qui lui semble être juste : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » Il nous faut lire cette action de grâce comme des mauvaises actions qu’il ne commet pas et comme les œuvres qu’il amplifie (puisque le jeûne bi-semainier n’est pas une pratique juive).

A certain égard, ce pharisien nous fait penser à ce jeune homme riche : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère. Et aussi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »  Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ? » (Mt 16, 18-20)

S’il faut reconnaitre que ces deux personnages sont assez atypiques puisqu’ils sont d’une exemplarité peu ordinaire, il leur manque à tous deux une dimension d’humanité qui leur fera être pleinement juste. La justice de Dieu ne se vit pas uniquement dans l’application d’une règle, mais elle se vit dans ma relation à l’autre. C’est pourquoi Dieu restaure le dialogue avec l’homme après l’expulsion du Jardin d’Eden par cette interrogation : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » (Gn 4, 10)

 

Abbé Stéphane Gravereau

FIP du 23 oct au 6 novembre 2022 def

Chants en temps ordinaire 18 sept-20 nov 2022