Deux mondes se rencontrent et s’interrogent :

Le monde de la liberté rencontre le monde de  l’occupation ;

le monde de l’obéissance côtoie le monde de l’oppression ;

le monde de la certitude déconcerte le monde de l’interrogation ;

le monde de la paix se confronte au monde de la violence ;

le monde du divin évalue le monde du terrestre ;

le monde du service s’oppose au monde de la domination :

le monde de Dieu face au monde du païen.

Un dialogue de sourd s’installe entre deux protagonistes : l’un pense avoir de l’autorité, mais il est dans une situation délicate entre l’obéissance à son empereur et la négociation avec la population soit disant occupée. L’autre sait de qui il reçoit son autorité puisqu’il est dans la connaissance et l’acceptation du projet de son Père.

L’année liturgique s’achève dans une cacophonie entre ces deux mondes.

Mais, il semblerait que cette confusion n’ait pas cessée avec le temps dans la mesure où ce qui est vécu de façon publique entre Jésus et Pilate, n’est que le pâle reflet du combat régulier, voire quotidien, qui se vit dans notre cœur, dans notre âme.

« Rendez à César, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » Nous avons à l’esprit ce désir de choisir le Christ à chaque instant de notre vie ; mais à chaque minute, l’ingérence d’un monde marqué par le tentateur vient nous contrarier, nous détourner de la vérité dont le Fils est venu témoigner.

Nous ressemblons spirituellement à César qui cherche à vivre son engagement envers l’empereur tout en sachant que l’acte qu’il va poser est le plus abject quoiqu’il arrive : qu’il le condamne ou qu’il s’en lave les mains.

En effet, qui est-il face à celui qui vient témoigner de la vérité puisque sa mission en Palestine est faussée, que cette parodie de justice est fausse, que son discernement est faussé et que sa sentence sonnera faux dans sa propre bouche.

A la fin de cette année liturgique et à l’orée de la nouvelle année liturgique, qui sera aussi pour nous celle de l’instauration de la nouvelle traduction du Missel Romain, jetons un regard sur notre « fidélité » de l’année écoulée à notre Seigneur, et projetons-nous dans une fidélité renouvelée et encore franche à l’égard de notre Dieu.

Abbé Stéphane Gravereau

Feuille d’informations paroissiales du 20 au 28 novembre 2021