Plus nous vieillissons, plus la mort devient une réalité tangible de notre vie. Le décès de nos proches, particulièrement celui de nos parents et combien plus celui d’un enfant, nous donne d’expérimenter la violence de la mort. Paradoxalement, ce sentiment révèle en nous une aspiration profonde et naturelle à une vie plus haute, plus belle, sur laquelle la mort n’aurait pas de prise.

Lorsque le Seigneur Jésus parle de la mort, ses paroles nous étonnent tant cela vient en opposition à notre expérience concrète : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Il ne relativise pas la violence de la mort. Mais Il remet en question la réalité même de la mort pour les croyants ou, plus exactement, Il décrit la mort, pour les croyants, comme un épiphénomène d’une vie tournée vers une autre finalité.

Sans préjuger de la vérité de ces expériences, notons que les personnes qui disent avoir vécu un état de conscience alors qu’elles étaient cliniquement mortes, expérimentent souvent un état très doux en opposition avec ce que peuvent ressentir leurs proches. « Je voulais aller vers la lumière. Je voulais rentrer à la maison. »  témoigne ainsi l’une d’elle. Expériences qui vont dans le sens des paroles du Seigneur Jésus.

Ces dernières nous remettent face à notre foi en la Résurrection des morts du Seigneur Jésus : s’Il a véritablement vaincu la mort en ressuscitant,     entrant ainsi dans une vie nouvelle où la mort n’a plus de pouvoir sur Lui, comme l’affirme l’Église depuis 2000 ans, le fait qu’Il puisse nous entraîner avec Lui dans la Vie éternelle ne devrait pas nous surprendre. D’autant plus que nous sommes unis à Lui par les sacrements, tout particulièrement par la Communion.

Cependant, notre foi est mise à rude épreuve car la mort de nos proches ne nous apparaît pas facilement comme un phénomène de continuité dans leur vie mais plutôt comme une rupture radicale. Pourtant, le Fils de Dieu s’est incarné pour nous arracher à ce pouvoir du Mal, de la souffrance et de la mort. Le croyons-nous ?

« Moi, je suis la résurrection et la vie. » Autant dire, chaque fois que nous nous unissons au Seigneur Jésus par les sacrements, particulièrement par la Communion, nous ressuscitons ! Nous sommes déjà, d’une certaine manière, avec le Seigneur Jésus dans sa gloire et ce qui apparaîtra comme notre mort en ce monde, ne pourra rien contre cette union car le Seigneur est fidèle, Il ne nous abandonnera pas. Dès lors, voulons-nous entrer dans cette vision du Seigneur Jésus où notre vie se regarde non plus orientée vers la mort, mais vers une autre finalité bien plus belle et remplie d’espérance : la venue en gloire du Seigneur Jésus, accomplissement du   renouvellement de toute la Création dans l’Amour ?

Abbé Édouard Dacre-Wright

*BBC News Afrique, 17 décembre 2022, https://www.bbc.com/afrique/monde-63930555

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