« Je suis le mal aimé » chantait Claude François (« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… » selon Charles Aznavour). Peut-être pensait-il au sacrement de la Confession ?
Aujourd’hui, la Confession n’a pas bonne presse. Au XXe siècle, les catholiques se confessaient régulièrement et communiaient très peu ; aujourd’hui, nous communions beaucoup et nous nous confessons très peu ! Nous sommes passés d’un excès de non-Communion à un excès de non-Confession !
Évidemment, ce sacrement est difficile et personne n’aime confesser ce qu’il a fait de mal à un homme, fusse-t-il prêtre ! Pourquoi ne pas régler ses comptes directement avec Dieu ?
S’ajoute à cela le fait qu’on ne voit pas très bien ce qu’on fait de mal. « Après tout, je suis loin de faire autant de mal que ce que je peux voir aux actualités ! »
La confession n’en demeure pas moins une pierre angulaire de la tradition chrétienne ! Surtout, Confession et Communion sont intimement liées !
Le prophète Isaïe affirme que le péché établit un abîme entre Dieu et nous (cf. Is 59,1-2). Or, si par nos péchés, nous sommes éloignés de Dieu, comment imaginer pouvoir entrer en Communion intime avec Dieu ?
Au sein d’un couple, si l’un a trompé l’autre, aucune intimité n’est possible avant qu’un pardon ne soit posé. Il en va de même avec Dieu : Je ne peux entrer dans une Communion d’amour vrai si je n’ai pas d’abord reçu le pardon de mes offenses. C’est pourquoi l’Église demande à tout catholique de se confesser au moins une fois par an afin de pouvoir Communier.
Ce sacrement puise directement dans la puissance du sacrifice pour les péchés du monde (incluant nos péchés !) du Seigneur Jésus sur la Croix. « Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » (Ga 2,20)
Le prêtre qui me donne l’absolution est relié aux Apôtres par une chaîne ininterrompue d’ordinations : l’évêque qui l’a ordonné a reçu l’imposition des mains de deux autres évêques qui eux-mêmes ont reçu l’imposition des mains d’autres évêques… Et cette chaîne remonte jusqu’aux Apôtres à qui le Seigneur Jésus ressuscité confie le ministère de la miséricorde : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis. »
Ce carême au cœur de l’année jubilaire n’est-il pas un temps favorable pour redécouvrir la joie de ce Sacrement ? Pour personne, cela n’est simple de se confesser ! Mais quelle joie de se savoir, dans la foi, réconcilié avec Dieu et avec l’Église, et de pouvoir Communier en vérité pour être plongé dans la vie même de Dieu !
Osons la Confession !
Abbé Édouard DACRE-WRIGHT
Feuille d’informations paroissiales