Le Carême nous invite à accompagner Jésus dans sa montée vers Jérusalem pour sa passion.. Le deuxième dimanche, le récit de la Transfiguration est une étape importante.

Jésus vient d’accepter, à Césarée de Philippe, d’être appelé Messie, mais il dévoile qu’il doit être un messie souffrant, à l’image du Serviteur dont parle Isaïe. De ce fait, les disciples vont-ils continuer à suivre cet homme, apparemment suicidaire ? Alors, Jésus montre à trois d’entre eux la vérité de ce qu’il vit : il n’est pas écrasé par l’échec ou la fatigue, mais il est déjà vainqueur absolu de l’amour sur le péché, de la vie sur la mort.

Que voient les apôtres en Jésus transfiguré ? Non pas la nature divine, mais notre nature humaine lorsque l’Esprit de Dieu la saisit totalement. Avec eux nous découvrons que notre nature souvent si lamentable est capable de faire monter vers le Père un chant d’amour de qualité proprement divine si l’Esprit-Saint la guide. Alors, la vérité de notre vie de baptisé est normalement, elle aussi, comme celle du Christ, une victoire sur le mal qui rôde, une victoire de l’amour et de la vie. Quelle magnifique nouvelle !

Saint Matthieu nous dit que les foules que rencontre Jésus ne sont pas prêtes à comprendre les paraboles qui expriment le mystère du Royaume de Dieu. Combien plus la révélation de la victoire éclatante de Jésus en sa passion, et de sa qualité de Fils unique, est-elle incompréhensible, avant sa Résurrection, aux foules et, comme la suite le montrera, aux apôtres eux-mêmes. Jésus demande donc à Pierre, Jacques et Jean de ne parler de cette vision à personne. Mais nous, en 2023, avons foi en  Jésus vraiment ressuscité, et sommes capables de comprendre la vérité de ce qu’il a vécu dans sa marche vers Jérusalem, et la vérité de notre propre vie : apparemment banale, peut-être misérable, notre existence quotidienne est en fait divine si nous laissons agir l’Esprit de notre baptême. Le plus humble de nos actes réalisés par amour a normalement valeur d’éternité et est marqué du sceau divin.

Cela, nous n’avons plus à le cacher ; il nous faut au contraire le crier pour que tous partagent ce mode de vie. Pensons-y cette semaine !

Mgr Jean-Marie Dubois

Feuille d’informations paroissiales