Le 11 novembre 1909, l’église paroissiale Saint-Antoine des Quinze-Vingts a été dédicacée par l’archevêque de Paris, Mgr Richard ; c’est dire qu’elle a été habilitée par une liturgie solennelle à être le lieu de la célébration de l’Eucharistie. Le rituel de la  dédicace reprend bien des aspects de celui de l’initiation chrétienne d’une personne par le baptême, la confirmation et l’eucharistie. L’eau, les cierges dont la lumière illumine l’église, le signe de la croix, le saint-chrême dont l’autel est oint, la proclamation de la Parole de Dieu… habilitent l’église à recevoir l’assemblée des baptisés invités par le Christ, convoqués à la messe. Là, ils seront nourris de la  Parole et du corps du Christ offert en sacrifice, pour devenir de plus en plus ce qu’ils ont reçu : le corps du Christ.

Nous fêterons cet anniversaire, qui est une solennité liturgique dans notre paroisse, ce samedi 11 novembre. J’en prends occasion pour remarquer que le vocabulaire officiel de l’Église en la matière est  souvent différent des mots communément utilisés. Je vous en livre ci-dessous quelques exemples pour votre curiosité.

      De fait, il  faut  être averti : officiellement, une  église est un lieu où tous peuvent accéder librement au culte. Si elle est paroissiale, elle est confiée à un curé ; sinon, elle a un recteur. Mais l’habitude, si l’église n’est pas paroissiale, est de parler de chapelle et de chapelain avec des exceptions pour de grandes églises où l’on conserve le nom de  recteur.
Un
oratoire est un lieu de culte où se rassemble avec ses invités une communauté confiée à un chapelain (maison religieuse, hôpital, prison…). Mais l’habitude est de parler alors de chapelle confiée à un aumônier. Officiellement une chapelle est un lieu de prière à la  disposition privée d’une ou de quelques  personnes. L’habitude est de parler d’oratoire.

Par ailleurs, il convient de parler de consécration pour des personnes mais de dédicace pour des lieux ou objets. Le mot de consécration est réservé à des rituels précis (consécration des religieux et des membres d’instituts séculiers, des vierges et des ermites). Il est souvent étendu de fait à d’autres formes de vie.

Une église reçoit normalement la dédicace, et le nom de son patron est alors définitif ; un oratoire  ou une chapelle, au sens officiel, reçoivent normalement la bénédiction rituelle, mais souvent on se contente d’une bénédiction simple. Un autel fixe est normalement  dédicacé et un autel mobile, béni selon le rituel.   

        Mgr Jean-Marie Dubois

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