Ces jours-ci, de jeunes hommes seront ordonnés prêtres dans les diocèses de France et dans le monde. Ce 29 juin,  fête de saint Pierre et de saint Paul, est pour moi le 50e anniversaire de mon ordination à Notre-Dame de Paris par le Cardinal François Marty.

Pour moi, cela n’est pas seulement le souvenir d’un événement solennel du passé, mais le rappel qu’alors, une nouveauté radicale s’est introduite pour toujours dans mon être et dans ma vie. Avec mes limites, j’ai été saisi au plus profond de moi par le Christ Jésus, qui  m’a configuré spécifiquement à lui et a fait de moi l’instrument de sa grâce, comme le prolongement de son humanité de   Médiateur unique. Cette union à lui est telle que le Christ peut dire par ma bouche: « Je te pardonne tes péchés ».

Cela, j’en étais évidemment indigne, et le décalage entre ce que je suis et ce que je vis est resté patent à travers tous les ministères qui m’ont été confiés, dont chacun supposait un engagement dans un mode de vie nouveau et des responsabilités souvent bien lourdes. Comme tous, j’ai été confronté à ma faiblesse, mais aussi aux maladresses de l’Église, et aux attaques du Mal qui rôde dans le monde comme il rôdait autour de Jésus. Mais en toutes circonstances, dans l’aridité ou dans la joie spirituelle, j’ai été accompagné par la présence invisible mais amicale, miséricordieuse et efficace de l’unique Prêtre, le Christ, vainqueur de tout mal.

Il m’a soutenu et m’a donné la joie de voir son action, discrète ou éclatante,  en tant d’hommes et de femmes, enfants ou adultes, qu’il m’a permis de rencontrer, au moment d’une joie ou d’une peine de leur vie, à l’occasion d’un baptême, d’une confession, d’un mariage ou d’un enterrement, ou dans la banalité du quotidien.

Je rends grâce d’avoir pu, il y a 50 ans, accepter d’être choisi pour partager son sacerdoce ministériel, qu’il a transmis aux Douze pour qu’ils communiquent sa grâce à tous ses frères.

Envoyé, consacré par lui pour toujours comme il l’a été par le Père (cf. Jean 17, 18-19), je souhaite à beaucoup de jeunes de découvrir le même appel, d’en discerner en Église l’authenticité, et de recevoir la grâce du sacerdoce, transmis par l’imposition des mains des successeurs des apôtres et de leurs collaborateurs prêtres. Que ce soit leur joie, pour la nôtre !

Mgr Jean-Marie Dubois

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