Nous l’avons célébré dimanche dernier : Jésus-Christ est le Roi de l’univers, établi sur le trône de David son père, dont le règne n’aura pas de fin (Lc 1, 32-33), Celui qui doit venir (Lc 7, 20), qui     « est déjà venu » (1ère Préface de l’Avent). Heureux ceux qui le voient (Lc 10, 23). Car pour nos pères, ce fut sous la forme d’une promesse (Lc 1, 55).

En effet, depuis la division du Royaume d’Israël puis sa disparition jusqu’au Christ, il y eut plusieurs générations voire des siècles (Mt 1, 17). Ce fut un temps de désarroi et de souffrance en terres étrangères à l’exil sans possibilité de rendre à Dieu dans son Temple saint le culte d’adoration qui lui est dû, temps de mensonge des faux prophètes cherchant à contenter le peuple, temps plus que jamais obscur de découragement comme si tout était perdu et comme si Dieu avait oublié son peuple. Jusqu’à quand ?

Voici comme une lueur dans la nuit, au milieu du peuple presque à bout, une voix qui proclame : « Voici venir des jours – oracle du Seigneur – où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda : en ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un Germe de justice » (Jr 33, 14-15). Ce Germe désigne le nouveau Roi qui va naître et régner sur tout, Jésus-Christ. Qui pouvait y croire ? D’aucuns me diraient que c’est facile, alors que cela ne l’est pas. Quand ce Germe dont la venue est dans « voici venir des jours », et n’est pas précisée ? La foi était donc nécessaire pour voir la réalisation de la promesse de Dieu. Dieu n’oublie jamais. S’il a promis, ce n’est pas un rêve, ce n’est pas une illusion, il le fera à coup sûr. Nos pères gardaient dans leur marche avec le Seigneur cette foi inébranlable doublée d’une espérance invincible. Quand la barque de notre espérance tangue sous le coup des vagues, quand notre foi décline, nous n’avons qu’à nous   appuyer sur le Credo de nos pères. Malgré tout ce qui arrive dans le monde, nous pouvons garder l’espérance de la venue du Seigneur. Il viendra (de nouveau) : c’est l’Avent.

L’Avent est ce temps pendant lequel nous nous préparons pour accueillir la venue du Seigneur, Verbe fait chair, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, le Roi de l’univers dans l’humble petit enfant de Bethléem. L’Église nous l’offre. Pendant ce laps de temps, nous pouvons prier avec plus de ferveur afin d’avoir la force « de tenir debout ». Nous pouvons donner un peu plus de temps à Dieu dans notre quotidien où tant de spectacles troublent notre paix intérieure et où tant de passions tendent à nous retenir esclaves : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie et que ce jour ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet » (Lc 21, 34).

L’Avent marque le début d’une nouvelle année liturgique, en l’occurrence l’année liturgique C. Nous la souhaitons pleine de grâces, de bonheur et de réussite pour tous.

Abbé Angelo ABODE

Feuille d’Informations Paroissiales