Alors qu’Halloween apprend aux enfants à relativiser la crainte du diable, au contraire le Christ Jésus insiste sur le danger qu’il représente :

« Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre. » (Luc 12, 4-5)

Le Christ nous invite à avoir les idées claires sur les fins dernières (mort, jugement personnel, enfer, paradis, purgatoire, parousie, résurrection corporelle, jugement universel, terre et cieux nouveaux). Si un de ces termes n’est pas clair, il suffit d’aller voir son prêtre ou dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC ou son Compendium CECC) – tout est en ligne, gratuit, sur le site du Vatican. Puis, la solennité de la Toussaint (1er novembre) et la commémoration des défunts (2 novembre) sont une excellente occasion d’aborder ces sujets en famille. La Toussaint nous rappelle que nous sommes tous appelés à la sainteté et qu’une foule de personnes nous précède. Nous fêtons cette multitude de gens inconnus qui nous attendent au paradis : « les saints de la porte d’à côté » comme disait le pape François, des membres de nos familles, etc… La « commémoration de tous les fidèles défunts », elle, inclut les fidèles trépassés qui ne sont pas au paradis. Elle est une prière pour les âmes du purgatoire qui sont en route vers le paradis mais qui nécessitent encore une purification pour voir Dieu face à face « sans ombre ni trouble au visage ».

Quant à Halloween, avec tous ses déguisements de morts-vivants, je m’interroge si cela ne pourrait pas être l’occasion d’évoquer avec les enfants une des fins dernières plutôt taboue : la résurrection corporelle des âmes damnées en enfer, en priant qu’il y en ait le moins possible, sans prendre cette réalité à la légère :

CEC 998 : « Qui ressuscitera ? Tous les hommes qui sont morts : « ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation » (Jn 5, 29 ; cf. Dn 12, 2). »

Avouons-le, ce n’est pas très enthousiasmant… mais réel. En outre, comme disait saint Ignace :

 « Il est très bon de s’élever du moindre motif au plus noble, c’est-à-dire de la crainte de l’enfer à l’espérance du ciel, et de cette espérance à l’amour de Dieu notre Seigneur.

Mais il est très utile, dans certains moments, de revenir à la crainte salutaire, si par hasard l’âme est refroidie dans les affections supérieures, et qu’elle ait besoin d’être réveillée par cette crainte.» (Exercices spirituels, n° 370).

Enfin, Jésus évoque 26 fois les réalités infernales en saint Matthieu… Alors je ne dis pas qu’il nous faut nous déguiser en morts-vivants le 31 octobre pour parler de la résurrection des damnés, mais de rebondir sur ce que nous voyons autour de nous ce jour-là, pour en parler, pour dire que ce n’est pas qu’un jeu et que nous ne devrions pas prendre ces tristes réalités à la légère. Puis le lendemain, 1er novembre, focaliser sur la joie des saints, et le 2 novembre focaliser sur l’espérance.

Abbé Tanneguy Viellard

Feuille d’Informations Paroissiales