« Le zèle de ta maison me dévorera. », voilà les paroles du psaume 68, 10 dont se rappelèrent les disciples du Seigneur, lorsqu’au temple : « il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous. » Cf. Jn 2, 15. Cette réaction du Seigneur, en son temps, dut certainement susciter une vive désapprobation à cause des conséquences économiques pour les commerçants du Temple et peut-être aussi pour leurs clients. D’ailleurs, beaucoup lui demandèrent un signe pour justifier un tel acte. Heureusement, ses disciples, qui avaient déjà fait un long chemin avec lui et avaient été témoins du signe de Cana, pouvaient se situer au même niveau de compréhension que les autres.

Cette célèbre séquence de l’évangile de saint Jean, dont l’écho se trouve dans le livre des Psaumes, exprime, dans certaines circonstances, la souffrance liée à la fidélité à Dieu et au respect du sacré. Cette fidélité se manifeste par un amour profond et sincère qui consume intérieurement le cœur. Il n’est pas rare qu’une telle attitude entre en conflit avec le monde, tant le cœur embrasé d’amour pour Dieu ne comprend plus les compromis. Certes, cela peut sembler absurde, voire empreint de  fanatisme, mais considérer la finalité eschatologique de la créature rend le fait intelligible.

Jésus s’est toujours montré zélé au sujet de tout ce qui concerne son Père. Les évangiles rapportent qu’à douze ans, il a été retrouvé au temple par Joseph et Marie qui le cherchaient. Sa réponse fut surprenante : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »  Lc 2, 49. Jésus enseigne ainsi que l’engagement envers Dieu échappe souvent à la logique purement humaine, car il se situe dans les catégories spirituelles et non matérielles.

Le fidèle du Christ est invité à être jaloux, c’est-à-dire passionné, de ce qui l’identifie à Dieu. L’amour pour Dieu peut faire souffrir de voir la profanation, la négligence, la trahison du Corps du Christ. L’Église est ce corps du Christ, et ses membres doivent en prendre soin avec un zèle aimant et vigilant.

 L’annonce de la résurrection de Jésus par lui-même, sa résurrection effective et l’élan nouveau qu’elle suscita chez ses disciples montrent que la foi parvient à maturité au terme d’un processus de croissance. Tout commence dès le baptême, moment où le croyant est incorporé au Christ au sein de la communauté ecclésiale.

Jésus-Christ se présente à nous comme le modèle parfait du zèle pour Dieu. Le croyant ne devrait-il pas, lui aussi, être un passionné de Dieu ? Son agir ne devrait-il pas être animé par ce zèle ? Et pourrait-il  accepter de souffrir pour la pureté de sa foi et pour celle de l’Église, le Corps vivant du Christ ?

Abbé Joachim Amougou

Feuille d’Informations Paroissiales