Tout le peuple se rendait auprès de Jean pour recevoir le baptême (Mt 3, 5-6). De son étymologie grecque Baptizein qui signifie « plonger, baigner, immerger, mouiller », le baptême est un rite par lequel on est plongé dans l’eau. Jésus lui-même s’est fait baptiser par Jean dans les eaux du Jourdain (Lc 3, 21). Ce Jourdain, rivière dite de la Peine et du Jugement où Jean baptisait, revêt trois caractéristiques fondamentales.
Première caractéristique, en « plongeant » et en traversant le Jourdain, on entre à Canaan dans la terre promise. L’épisode de la traversée du Jourdain sous la conduite de Josué l’illustre (Jos 3). La traversée de la mer Rouge, puis du désert pendant 40 ans ne signait pas encore la victoire plénière. Il fallait la traversée du Jourdain. Sur l’ordre de Dieu désignant Josué pour succéder à Moïse (qui n’aura vu la terre promise que de loin sans la franchir), le peuple d’Israël traverse le Jourdain et entre à Canaan. Les prêtres, portant l’Arche de l’Alliance, avaient posé leurs pieds dans ses eaux qui se fendirent en deux par la puissance du Dieu unique et véritable, afin que le peuple le traverse à pied sec.
Deuxième caractéristique, lorsqu’on se « baigne » dans le Jourdain, on est purifié. L’épisode de la guérison de Naaman atteint de lèpre l’illustre (2R. 5). Sur l’ordre du prophète Élysée, le Général syrien se baigna sept fois dans le Jourdain. L’obéissance semble chose facile, alors qu’elle ne l’est pas. L’homme atteint de lèpre ne voulut pas d’abord, s’étant mis en colère, parce qu’il ne connaissait pas la performativité de la parole du prophète. À la fin, il obéit, convaincu par ses serviteurs et sa purification se réalise.
Troisième caractéristique, lorsque Jésus-Christ entre dans le Jourdain, il le sanctifie afin que « l’homme, créé à ta ressemblance et lavé par le baptême des souillures qui déforment cette image, puisse renaitre de l’eau et de l’Esprit pour la vie nouvelle d’enfant de Dieu » (Bénédiction de l’eau baptismale). Providentiellement, le Jourdain se situe à la limite d’Adame et se jette dans la mer Morte symbolisant la mort au péché d’Adam et la résurrection par le Christ et dans l’Esprit Saint.
En suivant Jésus au Baptême (comme au Jourdain) dans un esprit de conversion, dans la foi et par obéissance à la Parole de Dieu, nous échappons à l’esclavage du péché (libération), nous sommes purifiés (sanctification) et nous recevons du Christ la filiation divine : « Toi, tu es mon fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Lc 3, 22). En suivant Jésus au Baptême, nous accomplissons sur les pas de nos pères toute l’économie du Salut.
Que Dieu renouvelle pour nous les grâces de notre Baptême !
Que cette année jubilaire nous soit d’un réveil spirituel contagieux.
Abbé Angelo ABODE
Feuille d’Informations Paroissiales