Il faudrait un jour que l’on prenne vraiment du temps pour méditer sur l’importance de la « maison » du Seigneur non seulement dans la Sainte Écriture, mais aussi dans le concret de notre vie.
En effet, cette « maison de Dieu », dans l’Écriture fut d’abord une frêle tente qui accueillait la présence de Dieu, en attendant l’érection du prodigieux temple à Jérusalem.
Cette « maison » qui a fait l’objet de nombreux textes et psaume parce que c’était le lieu où l’homme pouvait rencontrer Dieu. C’était le lieu où Dieu avait décider de résider parmi les hommes.
Dès lors une certaine affection, comme un certain respect, émanait à l’évocation de ce lieu ou un désir d’y être présent pour les croyants. Que ne saurait-on citer : « Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » (Ps 8) ou bien encore : « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple. » (Ps 26)
Bien plus encore, dans le Nouveau Testament, avec la personnification du temple dans la personne du Christ, il nous est ouvert une autre perspective que Saint Jean évoque dans le récit de la samaritaine : « l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » (Jn 4)
Ainsi, la maison du Seigneur n’est plus simplement un lieu, mais elle est personnifiée dans le Christ ressuscité rompant dès lors avec une géolocalisation du culte, et ouvrant une infinité de possibilités pour rencontrer Dieu, rencontrer la « maison » du Seigneur.
Saint Pierre parachèvera, si l’on peut dire cette théologie, en affirmant : « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. » (1Pi 2)
Dès lors, la « maison » de Dieu est le lieu où les chrétiens se rassemblent, mais c’est aussi le lieu constitué par les chrétiens rassemblés.
Dans les deux cas, ce lieu est à respecter parce qu’il est Corps du Christ.
Abbé Stéphane Gravereau.
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