Quand vous entrez dans l’Église au jour de votre anniversaire et vous  entendez : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son Père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 25), il y a de fortes chances que vous n’alliez pas tout de suite vous installer. Et pour cause : qui vous offrira du bifteck, qui préparera un cadeau-surprise et du gâteau en votre honneur ? Des attentions et la sécurité, qui vous les procurera ?

Eh bien, beaucoup de personnes ont entendu les paroles de Jésus et ne se sont pas détournées. Leur secret, c’est qu’elles ont compris que gâteau et bifteck pouvaient attendre. Mieux, elles savaient que chercher Jésus et son Royaume en premier n’empêche pas de recevoir tout cela et davantage encore de surcroit (Mt 6, 33). Elles ont courageusement choisi d’embrasser la croix, pour ensuite espérer recevoir la gloire de Dieu. Elles ont bâti leur être-disciple dans un monde difficile quel qu’en fût le prix. Aussi nombreuses, sont-elles. Des contemporains, il s’en trouve.

Ils sont une foule immense, que nul ne pourrait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tiennent debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main (Ap 7, 9). Ces hommes et ces femmes dont la mémoire auréole notre Église, sont appelés des Saints. Certes Dieu seul est Saint. Il est trois fois Saint. La Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu est Sainte. Parmi les croyants, les saints sont comme des modèles de vertu proposés aux fidèles.

Aujourd’hui dimanche 7 septembre 2025, le Pape Léon XIV canonise deux jeunes italiens : Carlo Acutis (1991-2006), connu comme le « cyber-apôtre » des miracles eucharistiques et des apparitions mariales ; et Pier Giorgio Frassati (1901-1925), reconnu pour son engagement social et spirituel. Qu’est-ce donc qu’une canonisation et quelle en est la procédure ? La canonisation est le processus par lequel l’Église catholique  proclame officiellement par son Souverain Pontife qu’une personne est sainte. Dans les premiers temps de l’Église, l’accès à la sainteté se faisait par la vox populi : « Santo subito » (Saint tout de suite). De nos jours, il suit trois étapes essentielles.

La première étape est le procès en canonisation visant à établir la réputation de sainteté du fidèle cinq ans minimum après son décès. Le Pape Jean-Paul II a été une exception. Un décret d’héroïcité des vertus fait du fidèle serviteur de Dieu un « vénérable ». La deuxième étape est sa béatification suite à un miracle reconnu par la congrégation pour les causes des saints, attribué à son intercession (sauf le cas des martyrs). La troisième étape requiert a minima un miracle supplémentaire attribué au candidat, et aboutit à sa canonisation par le Pape.

Seigneur, fais de nous des Saints !

Abbé Angelo ABODE

Feuille d’Informations Paroissiales