Les VITRAUX du CENTENAIRE
Trois nouveaux vitraux ont été inaugurés le 16 janvier 2005 à St-Antoine des Quinze-Vingts (12ème).
L’occasion de visiter l’atelier Duchemin où ils ont été réalisés. Les touristes viennent souvent pour ça, les fidèles aussi : le vitrail reste la star incontestée des églises de France.
Peut-être pour ces illustrations si haut perchées et pour tant si proches pour ces milliers de tessons de verres qui se colorent à la lumière du jour et s’éteignent quand vient la nuit. Cette magie du vitrail est bien vivante aujourd’hui.
Ainsi à Paris, dans le 14ème arrondissement, les ateliers Duchemin perpétuent cet art médiéval depuis cinq générations. Nous les avons visités à l’occasion de leur dernière création : trois verrières pour la paroisse St-Antoine des Quinze-Vingts.
Versailles et les autres
C’est ici, dans un silence que vient à peine troubler l’odeur de mastic, que des vitraux célèbres ont vu le jour : ceux de la cathédrale de Nevers et de Coutances, de l’abbaye de Silvacane. D’autres, usés par le temps, y ont retrouvé une nouvelle fraîcheur grâce à la restauration : ainsi les ensembles des châteaux de Versailles, Chantilly, de la Sainte Chapelle… Il y a aussi les commandes civiles : la coupole d’un hôtel parisien, un hall d’immeuble.
L’actualité ? Dominique Duchemin, responsable des ateliers, s’attelle aux cartons dessinés pour la cathédrale de Rodez. A côté de ce gros chantier, il y a celui de la paroisse parisienne St Antoine des Quinze-Vingts, mené par sa fille Charlotte, 25 ans. Elle-même a dessiné les verrières. « C’est mon premier chantier religieux, explique-t-elle. L’intérêt fut de travailler avec des paroissiens désireux de suivre le projet. J’ai tenu compte de leurs avis, et modifié mon dessin en fonction de cela. Nous avons choisi des vitraux décoratifs, aux motifs simples, pour ne pas concurrencer les vitraux historiés du l9ème siècle. » Un chantier privilégié si l’on en croit Dominique Duchemin : « Il est de plus en plus rare de travailler directement avec la communauté paroissiale et le curé, pour des raisons d’organisation. Quand il s’agit d’un lieu touristique, peu nous importe, mais dans le cas d’une église, cela est dommageable. Ce n’est pas un lieu neutre. Des gens viennent y prier. »
Claire Folscheid
PARIS-NOTRE-DAME – N°1074 – 13/01/05