Saint Thomas est passé à la postérité comme l’incrédule par excellence, mais Jésus l’invite à croire. Qu’est-ce que la foi ? Il y a, par exemple, la « foi du charbonnier », qui ne pose aucune question. Elle se veut alors très solide, ne se laisse ébranler par aucun doute. Et puis, il y a une foi « inquiète », au sens où Saint-Augustin dit que « notre cœur est inquiet, sans repos, tant qu’il ne se repose pas en Dieu ». Cette foi cherche à mieux comprendre la parole de Dieu. Elle ne peut alors pas éviter de se confronter aux exigences de la raison. C’est la foi dont les théologiens disent qu’elle recherche l’intelligibilité de ce que Dieu nous dit. Certes, il peut y avoir des doutes.
Tel n’est pas le doute de Thomas. Il aimerait bien ajouter foi à ce que lui disent ses compagnons, mais cette histoire de résurrection d’entre les morts lui paraît tellement en dehors de l’expérience humaine la plus commune, qu’il demande, en quelque sorte, un complément d’information et à voir de plus près. Il ne refuse pas de croire, mais il veut comprendre mieux. Son doute n’étant pas ferme, il exprime un désir d’être affermi dans sa foi. Cela devient donc un « doute positif », un désir aussi bien intellectuel qu’affectif de faire lui aussi l’expérience faite par ses amis. Alors, l’invitation de Jésus est, bien plus qu’un reproche, une invitation pressante pour que Thomas lui donne une confiance totale.
On dit que « voir » et « croire » sont contradictoires. Pourtant Thomas veut voir pour croire. Or, quand Jésus est devant lui, il voit un homme, celui-là même qui a été crucifié, qui garde les marques de sa torture et de sa mort, mais qui est désormais vivant. Alors, il ne peut plus croire que Jésus est vivant. Il le voit et cette vision le conduit plus loin. Dans cet homme, il ne reconnaît pas seulement son Maître avec qui il a vécu durant deux ou trois ans. Il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il voit l’homme, il croit que cet homme est Dieu. La foi de Thomas l’a conduit bien au-delà d’une expérience humaine, si unique soit-elle. Il est devenu celui des disciples qui a formulé le plus explicitement la foi en Jésus ressuscité. A nous de croire, comme Thomas !
Seigneur, Ton apparition aux disciples au soir de Pâques est un signe de ta fidélité. Ils sont dans la tristesse et la peur. Tu viens leur apporter la joie et la force. Huit jours plus tard, tu manifestes cette même fidélité à Thomas. Aujourd’hui, chaque « huitième jour », tu es là, par l’Eucharistie, au milieu des chrétiens rassemblés en ton nom. A nous aussi, tu redis ton amour fidèle.
Recevez l’Esprit Saint. Moi aussi je vous envoie… Les Apôtres auront à poursuivre ta mission. Tu répands ton souffle sur eux, tu leur donnes ton Esprit pour qu’Il fasse par eux ce qu’Il a fait par toi. Que l’Esprit Saint ouvre les cœurs, qu’Il nous donne d’accueillir et d’annoncer ta Parole qui libère. Que je sois, moi aussi Seigneur, un instrument docile et fidèle de ton Esprit.
Abbé Pierre Fulara.
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