Saint Thomas a raison de se méfier de ses dix compagnons, qui disent avoir vu Jésus ressuscité, et qui s’enferment pourtant par crainte d’être arrêtés eux aussi : voilà des témoins encore pas très sûrs d’eux-mêmes, et bien loin de comprendre la plénitude de liberté qu’apporte la Résurrection !
Alors, Thomas demande à faire lui-même l’expérience de la rencontre du Ressuscité. Et il lui est proposé de sentir, là où la lance avait fait œuvre de mort, le cœur palpitant du Vivant. La juste conclusion serait pour lui de dire : « C’est bien toi, Jésus ». Mais Thomas va bien plus loin : cette victoire sur la mort authentifie tout ce que Jésus a dit, fait et promis, et en particulier sa prétention inouïe d’être pleinement Dieu. Aussi Thomas proclame, bien au-delà de ce qu’il a vu et touché : « Tu es mon Seigneur et mon Dieu ! ». Thomas croit ce qui ne peut être vu, et en fait, c’est Jésus qui pour lui « se donne à croire ».
Et nous, qui avons le récit de reconnaissance des témoins des 40 jours, qui découvrons la cohérence de la longue histoire sainte dont le Messie crucifié et ressuscité est l’accomplissement ; nous qui voyons dans le témoignage des saints de l’Église les fruits de sa victoire, et discernons quelque peu ces signes dans notre propre existence, nous avons des raisons nombreuses et convergentes de croire. Mais ces raisons resteraient insuffisantes si, au jour de notre baptême, Jésus ne nous avait ouverts à la foi, comme Thomas. Ainsi que le dit la première lettre de saint Pierre : « Vous l’aimez sans l’avoir vu ; vous croyez sans le voir encore ».
Cette lumière de foi, symbolisée par le cierge allumé au cierge pascal, peut vaciller, s’éteindre, et il nous faut supplier qu’elle grandisse, qu’elle nous éclaire et nous réchauffe avec ceux que nous rencontrons. Alors, atteste saint Pierre, « vous tressaillez d’une joie inexprimable » (1P 1,8).
Mgr Jean-Marie Dubois
Feuille d’informations paroissiales du 23 avril au 8 mai
Chants du week-end : Messe Saint Antoine 23-24 avril, divine Miséricorde et Messe Chapelle 24 avril, divine Miséricorde