Ce psaume animait une célébration destinée à prendre conscience des enjeux de l’Alliance avec Dieu : l’Alliance est exigeante, mais finalement, le peuple de Dieu a reçu la meilleure part, et il chante sa confiance et sa certitude de ne pas défaillir, dans l’attente des temps messianiques.
Un psaume n’est pas une prière individuelle. C’est le peuple de Dieu qui parle dans ce psaume ; il est comme un seul homme en pèlerinage dans l’intimité du sanctuaire de Dieu, pour prendre conscience de la joie de l’Alliance. Pour donner corps à sa prière, et la rendre concrète, il se met dans la peau d’un agneau qui se confie totalement à son berger, tout-puissant et attentif à son bien-être. Je peux cependant me couler dans cette situation pour ma prière personnelle.
Est-il bien vrai que toute ma joie est de vivre avec le Christ ? Ce psaume peut m’y provoquer :
– La confiance du peuple de Dieu à travers les siècles a été souvent difficile mais toujours récompensée ; je puis m’associer à cette découverte. – Je peux me joindre à la prière du Christ, l’Agneau, confiant en son Père et sûr de sortir vainqueur des ravins de la mort. – Avec les nouveaux baptisés remontant de la cuve baptismale, avec les saints, avec les mourants, avec les chrétiens qui, dans la liturgie des heures, accueillent pour parler à Dieu les mots qu’il nous donne dans les psaumes, je puis me laisser porter par la prière de l’Église, heureuse d’être guidée jour après jour par le Bon Pasteur au milieu des difficultés de ce monde.
– Je peux simplement me laisser saisir par la joie de partager la vie et l’intimité du Ressuscité, aujourd’hui et pour toujours, par-delà l’épreuve de la mort. Dans l’Eucharistie, il m’invite à son repas de fête ; il me nourrit de sa parole et de son corps, en préfiguration du banquet éternel.
Mgr Jean-Marie Dubois