Chers frères et sœurs, la logique du Christ et partant, des évangiles nous surprennent toujours car ils sont déconcertants en bouleversant nos attentes. Alors que dimanche dernier, il s’agissait de la « correction fraternelle » pratiquée et vécue sous le prisme de l’amour mutuel, en ce 24e dimanche du temps ordinaire, il est impérieux pour nous de pratiquer et de vivre le pardon et la miséricorde.

En effet en recommandant de pardonner 70 fois sept fois, le Christ invite son interlocuteur à une dimension infinie du pardon : celui-ci doit pardonner à son frère indéfiniment. Dans cette logique, mutatis mutandis (en changeant ce qu’il faut changer), cette recommandation de pardonner nous est aussi donnée par le Christ. Car, n’oublions pas que les mêmes écritures nous mettent en garde contre un comportement revanchard : « la mesure dont vous vous servez pour les autres, servira aussi pour vous » (Luc. 6, 38).

Certes, humainement parlant, il y a des conditions pour accorder le pardon. Car en effet, le pardon implique la reconnaissance de ses fautes et la demande de la rémission des mêmes fautes de la part du coupable à celui qui a été offensé. Or, la logique divine est tout autre. Nous ne devons pas attendre que la personne qui nous a blessé vienne nous demander de lui pardonner, mais nous devons spontanément lui faire miséricorde. À ce niveau tout est bouleversé et le pardon devient presque impossible. Parce qu’humainement, nous attendons toujours qu’on vienne à nous pour implorer notre pardon. Et même dans cette situation tout dépend de la gravité de l’offense. Alors, dans ce cas, le pardon devient divin, il revêt une dimension  divine. Pour certain encore, quand bien même le mal causé serait peut-être négligeable, ces personnes ont du mal à pardonner. Mais alors, c’est dans toutes ces situations que le Christ nous invite, aujourd’hui au pardon réciproque. S’il nous est impossible de pardonner, demandons au Seigneur de nous donner la grâce de pardonner à ceux qui nous ont offensés.

En récitant la prière du « Notre Père, » la prière des frères, pensons à ce que nous allons proclamer avec conviction : « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Enfin, quel pardon demandons-nous à Dieu si nous sommes incapables nous-mêmes de pardonner à nos frères qui nous font du tort ?

Que Dieu nous donne à tous la grâce de nous pardonner mutuellement.

AMEN.

Abbé Rosel-Espoir KOUKA

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