Hérode le Grand avait besoin de soigner sa popularité car il n’était pas juif. Il entreprit d’agrandir et d’embellir le temple de Jérusalem reconstruit après l’Exil. Le début des gigantesques travaux de soutènement et d’ornementation est daté de -19 ; saint Jean nous affirme que lors de la première Pâque du ministère de Jésus, ils sont en cours depuis 46 ans ; c’était donc en 28, ce qui nous permet de repérer l’année 30 pour la passion du Christ. Les travaux s’achevèrent en 63 et c’est en 70, environ 40 ans après l’annonce par Jésus racontée par Luc, que les armées de Titus détruisirent le temple, lors de la première révolte juive. Les exégètes discutent le point de savoir si la destruction avait déjà eu lieu lors de la publication de l’évangile de saint Luc. Après la Résurrection, les disciples continuèrent de fréquenter le temple, étant présents au pèlerinage de la Pentecôte qui suivit la Pâque de la Passion, y montant pour la prière quotidienne, y enseignant. C’est au temple que Paul fut arrêté avant d’être envoyé à Césarée. Il fut martyrisé à Rome avant la destruction du temple.
Comparutions et persécutions des chrétiens par les Juifs et par les Romains, troubles sanglants de la révolte juive matée par les occupants, tout cela correspond à la prédiction de Jésus, mais sa réponse à la question des disciples : « quand ? quel sera le signe ? » et ses annonces, dépassent les années précédant 70 pour s’ouvrir sur toute l’histoire de l’Église jusqu’à sa venue glorieuse.
Ne soyons donc pas étonnés si persécutions, guerres, catastrophes naturelles sont le lot de notre temps comme de tout ce temps où l’Église avec chacun de nous doit rendre compte de sa foi devant un monde incroyant et hostile, et même devant ceux de nos proches qui seraient parmi nos persécuteurs. L’assistance de l’Esprit de Dieu nous est promise. Il n’est pas garanti que tous nos cheveux restent sur nos têtes, mais ils sont comptés et tout sacrifice portera du fruit pour l’éternité. La vie que nous garderons ne sera peut-être pas celle de notre naissance, mais celle de notre baptême qui nous permet d’être et de rester avec et en Jésus, le Ressuscité.
Mgr Jean-Marie Dubois
Feuille d’Informations Paroissiales

