En ce cinquième dimanche du temps ordinaire, l’évangile de Marc, toujours en son premier chapitre, nous situe pendant la journée type du ministère de Jésus. C’est un samedi, jour où l’on peut rencontrer du monde à la synagogue de Capharnaüm. En en sortant, Jésus se rend à la petite maison de Simon-Pierre, toute proche.

Les archéologues ont retrouvé cette maison, où les graffiti et les vestiges de constructions successives attestent que, dès l’origine, les chrétiens ont gardé précieusement ce lieu, devenu un lieu de culte. Quel défi pour ceux qui mettraient en doute l’existence de Jésus, que cette trace étonnante de l’existence d’un individu précis datant de 2000 ans !

Il serait intéressant de préciser comment  Marc raconte la guérison de la belle-mère de Pierre, d’une façon originale par rapport à Matthieu ou Luc. Jésus, averti de la fièvre qui tient cette femme alitée, prend l’initiative : il la fait lever. Le terme grec est celui de la résurrection. Jésus redonne vie…

N’oublions pas que les juifs de Capharnaüm sont très attentifs au respect du sabbat, et reprochent souvent à Jésus son activité de guérisseur ce jour-là. Ici, le cadre privé de la maison évite les reproches indignés, mais c’est bien le soir, le sabbat une fois achevé, que les malades et les possédés lui sont amenés.

Guérir, chasser les démons : cette puissance de Jésus sur sa création se prolonge aujourd’hui dans l’action du même Christ, ressuscité, dans son Église. Le signe de la guérison reste d’actualité, mais sa victoire sur le mal est plus large, quotidienne, en particulier dans les sacrements. Elle dépasse Capharnaüm pour s’étendre au monde entier, et à chacune de nos vies.

Saint Marc nous indique la source de cette force de salut en notant que Jésus prie, même la nuit, dans l’intimité du Père, dont il reçoit tout.

Ce passage d’évangile est introduit dans la liturgie d’aujourd’hui par le cri de Job : « Je ne compte que des nuits de souffrance ». Ce cri de tant d’hommes et de femmes peut s’ouvrir à la certitude de foi que Jésus, jour et nuit, intercède pour eux,  et leur offre, sinon toujours  la guérison, du moins la paix et la force dans l’épreuve. Il devient possible à tous de continuer, comme la belle-mère de Pierre, à aimer et à servir d’une manière ou d’une autre.

Mgr Jean-Marie Dubois

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