L’Évangile d’aujourd’hui apporte une réponse paisible et définitive : « Je suis le bon pasteur, mes brebis écoutent ma voix et elles me suivent, je leur donne la vie. Personne ne les arrachera de ma main ». Un troupeau sans berger est perdu, éparpillé, isolé ou affamé. De même, un troupeau que plusieurs bergers guideraient se disperserait lui aussi dans la confusion des voix. A la source de l’unité, de la vie et de la marche de l’Église, il y a donc une seule voix, une seule personne, un seul pasteur. Quelle paix de pouvoir se reposer, aujourd’hui comme hier, sur cette promesse indéfectible de la présence du bon Pasteur au milieu de son troupeau !
Il y a donc un berger. Il connait chacun d’entre nous, sa main ne quittera pas la nôtre car il veut nous mener à la vie. Qui est-il ? Il n’est pas un berger effrayant. Car ce berger est un agneau. Puissant mais petit, maître et serviteur, au milieu de son troupeau : « L’Agneau sera le pasteur pour les conduire vers la source de la vie ». Ainsi, un appel, une vocation, résonne non pas au-dessus mais au cœur même de chacune de nos vies. La voix du vrai Pasteur s’élève pour rassembler et rassurer, et pour appeler à sa suite. Qui l’écoutera ? Prier pour les vocations, comme nous le faisons aujourd’hui, c’est demander à Dieu la grâce pour chacun de prêter une oreille attentive au doux appel du seul berger, et d’y répondre. Les religieux, les consacrés et, plus que tout, les prêtres que Dieu nous donne, sont ainsi, au milieu de nous et pour nous, des signes et des moyens de la présence quotidienne du seul Pasteur. Quelle grâce pour eux comme pour l’ensemble du troupeau !

Si bien qu’il ne s’agit pas aujourd’hui d’avoir peur de l’avenir du troupeau qu’est l’Église où les vocations semblent se faire rares. La question n’est pas d’abord de réclamer ou de chercher éperdument des pasteurs pour nous guider…. comme si le Christ abandonnait son troupeau. C’est LUI qu’il nous faut chercher sans relâche. C’est la voix du seul Pasteur qu’il nous faut demander à Dieu et à l’Église. Alors, sans aucun doute, il fera se lever parmi son peuple tous les hommes dont Il aura besoin pour donner au troupeau sa vie, sa paix et son unité. « Venez au Seigneur avec des chants de joie ! Il nous a fait et nous sommes à lui, nous, son peuple, son troupeau ».

Père Camille MILLOUR, Vicaire

Illustration : « le bon pasteur » Catacombe Sainte Priscille, en Italie (Vè siècle)

Feuille d’informations paroissiales du 24 avril au 2 mai 2021